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23/01/2025
Voilà une phrase entendue des dizaines de fois en réunion parents/professeur au collège : "nous ne comprenons pas : avec ses frères et sœurs ça se passe très bien mais là, nous ne savons pas pourquoi ça part en cacahuète alors que nous faisons les mêmes choses". Dans le rôle-titre, Vincent Lindon est une évidence : comment cet acteur, réputé pour ses coups de gueule et son sens de l'empathie pourrait passer à côté d'un rôle qui montre un père combattant mais fatigué qui doit composer avec deux fils dont les trajectoires divergent.

Toutes les bonnes fées semblent se pencher sur ce film avec Benjamin Voisin (vu dans "Été 85" de François Ozon ou "les Illusions perdes" de Xavier Giannoli) et Stefan Crepon (passé deux saisons au "Bureau des légendes") qui jouent les jeunes adultes ce qui me laissait présager le meilleur, si tenté que les scénaristes aient fait preuve de subtilité.

Le résultat est une énorme déception : le scénario enfonce des portes ouvertes et n'analyse aucune des dynamiques qui mènent petit à petit cette famille à imploser. Que ce soit le personnage du père "j'ai toujours fait au mieux", des enfants qui seront toujours dépeints de la même manière ou des milieux fréquentés qui mettront en opposition le milieu ultra des supporters à celui des étudiants de la Sorbonne... tout est joué avec de gros sabots.

Le but n'est pas de juger les comportements ni les trajectoires des uns et des autres mais donner des pistes de réflexion, voir quand cela a commencé à partir en vrille sans que ça ne soit pris au sérieux, comprendre l'intérêt de certain à utiliser d'autres pour mener à bien leurs envies sans se salir les mais, voir comment l'école peut aider ou au contraire enfoncer les adolescents dans leur façon de se construire... non, vraiment il y avait de quoi faire mieux que ces pseudo combats de MMA façon fight club du pauvre dans des usines dans lesquels des dizaines de personnes viennent faire de la musculation en toute décontraction. Le film fait office de fantasme de la réalité ce qui lui enlève toute portée réflexive et c'est frustré que je suis sorti de la salle.

Jouer avec le feu s'est clairement brûlé les doigts avec son idée de départ qui avait tout pour me passionner. Il se rate dans les grandes largeurs et gardera un @ car je ne peux me résoudre à lui mettre 0 pour le moment (mais à de nombreuses reprises pendant le film, je me suis dis que ça ne serait pas immérité). Damned, comment se louper sur un tel sujet ?!?
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